Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LE CHAOS PHILOSOPHE de Guy KARL
Derniers commentaires
Newsletter
25 août 2015

Le SPECTRE de FESSENHEIM - XII - ECOLOGIE PLANETAIRE

 

 

 

                                                                      XII

                                                           ECOLOGIE PLANETAIRE

 

 

 

L'écologie est un discours et une pratique qui met au centre de la pensée la référence à l'"oikos", la maison, entendons la maison planétaire. La maison est entourée de jardins, de bocages, de vergers, de champs, de vignobles, mais aussi de routes, d'autoroutes, d'hopitaux, d'écoles, d'usines, de centrales nucléaires, de fleuves, de montagnes, d'éoliennes, d'animaux. Maison dans le village, village dans l'espace suburbain, dans la ville, le département, la région etc. Maison collective, immensément étendue, interdépendante de toutes les relations planétaires. Maisons continentales aujourd'hui, globales demain. Où est ma maison dans ces entrelacs inextricables de maisons collectives et interconnectées?

J'appelle planétique la recherche scientifique et philosophique sur l'état de la planète, qui suppose la contribution de toutes les sciences et de tous les savoirs positifs, mais aussi une réflexion holistique et fondamentale sur notre destinée commune. Géopolitique et philosophie sont nécessairement adjontes à ce projet. L'écologie est appelée à se constituer comme la science des sciences, écologie planétaire et holistique. Une convergence de savoirs doit devenir l'horizon des recherches, et leur justification.

La planétique se doit, à l'avenir, d'inspirer une nouvelle politique planétaire qui dépassera les seules préoccupations nationalistes, rétrogrades et mercantiles dans la conscience de l'intérêt planétaire. Le spectacle lamentable de nos pratiques d'Etat devrait inquiéter les hommes et leur inspirer le désir d'une mutation radicale dans les conceptions, comportements et priorités. L'écologie est donc forcément politique, mais dans un sens infiniment plus étendu : la "polis", cette micro-entité urbaine, ou nationale, ne peut plus fonder la pensée, mais doit se convertir en "géo-politique", politique de la Terre (géo, gaïa), donc inévitablement planétaire.

Je crois davantage à l'émergence de nouvelles organisations collectives, internationales et mondiales qu'aux vieux gouvernements arthrosiques en place pour initier de nouvelles pratiques. Nous sommes dans une ère qui exige une révolution complète de nos modes de pensée et d'action, comparable au passage du paléolithique au néolithique. L'humanité est contrainte, sous peine de mort, à une redéfinition totale de ses représentations. Et à inventer une nouvelle humanité. Pour l'heure nous repoussons les décisions, partie par méconnaissance des enjeux réels, par ignorance scientifique, partie par paresse et conformisme. Fuite en avant. Mais il vrai aussi que nos sciences ne sont pas assez précises et prédictives. Et nos gouvernants ne se préoccupent guère du long terme, engoncés dans leurs certitudes passéistes, mal instruits, et plus soucieux de pouvoir que de Bien Commun.

Enfin, la Planétique se doit de fonder une Planéthique, j'entends une éthique éclairée de la vie, un nouveau  comportement social et personnel. Pour cela il faut une philosophie de l'Univers, de la Planète, du lien social, de l'intérêt collectif et de la pratique personnelle. "Cosmo-politisme" : le citoyen (polites) du Kosmos, conscient de soi dans le Tout, peut se penser, et se régir, dans l'orbe de la Totalité, citoyen, mais libre de soi, dans un monde qui sache réinventer l'humanité.

Vaste programme, qui devrait interpeller tout un chacun. Je ne suis pas catastrophiste, mais j'estime que l'heure n'est pas à la rigolade. Entre l'optimisme béat, qui est une insulte à l'esprit, et la culture éberluée des passions tristes, il n'est qu'un chemin : celui de la lucidité et du courage.

Publicité
Publicité
Commentaires
LE CHAOS PHILOSOPHE de Guy KARL
Publicité
Archives
Publicité