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LE CHAOS PHILOSOPHE de Guy KARL
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27 août 2017

Le Chant Des origines, V,2

 

 2

 

Fresques sublimes !
Monstres entrelacés, torsion des corps
Equarris,
Grimaces d'enfer.
- Irrésistible, une force d'airain
Les pousse,
Bras tendu d'un dieu, sans un cri
Dans l'abîme.
A droite règne Zeus
Foudre tonnant,
Impassible. Une femme
Déesse ou prophétesse
Clame la louange sacrée.
Et tout en bas des hommes
Nus, sexes de pierre
Contemplent la déroute des monstres
L'éclatante gloire des dieux.
Les hommes songent
Anxieux, méditatifs ;
Bientôt pour eux viendra l'heure.

Que savez-vous du corps, vous prêtres officiants
Pieux servants de la vie éternelle ? Vos sermons
Glissent sur la peau lisse de l'enfant
Pétri d'ennui dans vos églises,
A rêver de jeunes filles ensoleillées
Dans les bosquets de l'âme. Vous êtes
Pétrifiés dans vos soutanes noires, figés
Dans l'attente d'un Jour qui ne viendra jamais,
Votre regard
Ni d'hier ni d'aujourd'hui
Se dilue dans l'idéal, quand votre corps sent le rance
L'urine et les latrines.
Vous vous flattez de n'être que d'esprit
Pourtant il faut bien qu'il vive, ce corps
Méprisé, conspué, diabolisé, ce corps
Dont les pulsions vous réveillent la nuit ?
Ce qui ne peut se déployer dans la force et la beauté
Fait retour dans la grimace du monstrueux
Dans la laideur et la douleur.

Je rêvais de jeunes filles ensoleillées
Cheveux en feu, ceinture violette,
Elles marchaient par les bocages bleus
Leurs pas semblaient à peine effleurer la terre
Je ne sais quelle douceur, quelle tendresse
Irradiaient de leurs corps délicieux,
J'avais treize ans, je brûlais de désir
Je les aimais, je ne savais que dire.

Rêvant de corps dorés et doux
Au milieu de la nuit d'innocence
Il se perdait dans un oasis de feuillages
Les fleurs sentaient discrètement la mer
Il crut saisir contre son corps un corps si doux
Si chaud, si tendre, délicieux,
Qu'il en oublia tout, et d'un élan
Irrésistible,
Sexe dressé,I
Il crut se fondre dans ce corps si doux...

Rêve de corps, corps rêvé
Où est la différence ?
Telle est la puissance du corps
A travers l'espace et le temps
Qu'à mille lieues encore, et à mille ans encore
Il nous affecte, nous blesse, nous abuse
Nous jouissons de l'intime blessure
Corps de l'aimé, corps de l'amante
A nos désirs jamais l'objet ne manque

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